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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 10:32
LES REDIFS DE ALU : MATHILDE, JE L'AI RENCONTREE DANS UN TRAIN - CY JUNG

Mais qui est Mathilde ? Lui consacrer tout un livre laisse imaginer une longue et belle histoire. La rencontre dans le train constitue un excellent point de départ car il est vrai que le train est propice aux rencontres. C’est vrai d’ailleurs aussi pour les gares. C’est surtout vrai aussi que l’on peut rencontrer des gens un peu partout, un peu par hasard. Le prince ou la princesse charmante sur un cheval blanc, c’est tout de même plutôt rare, même en pleine campagne,  à proximité d’un château, un jour d’orage.

Vous savez, le cavalier ou la cavalière qui chute et nous qui sommes là au bon moment pour lui porter secours…

Le joueur de mandoline ou la joueuse de harpe au bas de notre fenêtre, on n’y croit pas trop non plus, même si on laisse la fenêtre entrouverte la nuit. On ne sait jamais.

On peut tout de même espérer le petit caillou lancé sur la vitre ? Un mot remis par un intermédiaire ?

Tout cela ne nous dit pas qui est Mathilde. Une contrôleuse de la SNCF ? L’employée ou la responsable d’une agence de tourisme ? Une lycéenne ?

En fait, pour savoir  qui est Mathilde, il faut monter dans le train. Très vite, on comprend qui  elle est ou, du moins, qui elle n’est pas.

Le livre aurait pu s’intituler « en attendant Mathilde » ou bien « des nouvelles de Mathilde ». Une manière de faire allusion soit à la pièce de Samuel Beckett, soit à tout ce qui fait l’originalité de ce « roman ».

Le titre qui convient le mieux reste toutefois : « Mathilde, je l’ai rencontrée dans un train ».

Comme cela est dit très justement en quatrième de couverture, ce texte est « une traversée des fantasmes » mais aussi « une réflexion sur le désir ».

On pourrait dire aussi qu’il s’agit d’une réflexion sur la rencontre amoureuse. Qu’attend-t-on de l’autre ? Et l’autre, qu’attend-t-il de nous ? Qui des deux le sait vraiment ? De quoi sommes-nous capables ?

Lorsqu’on dit « Mathilde, je l’ai rencontrée dans un train », les choses sont claires. On n’a pas de mal à imaginer le train, l’odeur à l’intérieur du wagon, le confort approximatif des sièges.

Pour le reste, il en sera de même. Les phrases sont souvent courtes, ce qui rend le récit haletant, au sens propre. On suit « pas à pas » la narratrice. Comme si elle dansait un tango, cette dernière avance d’un pas, recule de deux, puis fonce ou bien se laisse mener. Ses hésitations nous paraissent naturelles, les questions qu’elle se pose aussi.  On se sent  tellement proche d’elle que la réalisation de ses fantasmes devient crédible.

 

Pour celles et ceux, et surtout celles, qui hésiteraient encore à embarquer avec Mathilde, sachez que la couverture du livre des Editions Gays et Lesbiennes n’est pas neutre (photo explicite et bandeau arc-en-ciel). De quoi faciliter peut-être des rencontres ? Dans le train ou ailleurs.

 

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commentaires

S
j'adore ce livre tres belle histoire
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