Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /
 
l'auto-interview d'ALU
 
 
ALU PAR ALU : l’auto-interview n°1.
 
En attendant l'interview de LA DIXIEME MUSE et de TETU, ou bien celles de SENSITIF, d'HETEROCLITE, PUBLICGTV, ou PINK TV , ALU vous propose "l'interview d'ALU par ALU dans ALU" car on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même et puis, surtout, parce qu' il faut un début à tout et que nous le valons bien.
 
Comment est née l’idée d’ALU (Alpes Lgth United) ?
Plusieurs constats sont à l’origine de la création de ce webzine, qui a vu le jour le 31 octobre 2010. Le tout premier, c’est le « cloisonnement », voire les « discriminations » qui peuvent exister entre les LGBT. Certains gays ou certaines lesbiennes peuvent se méfier des bisexuels(elles) et leur connaissance de la transexualité est souvent limitée, s’ils ne sont pas transexuels eux-mêmes. Certains hommes gays se sentent rejetés par d’autres et cela, de façon réciproque. Il en est de même chez les lesbiennes. De façon générale, les relations amicales ne sont pas toujours simples, les rencontres amoureuses pas toujours faciles. Le second constat, qui découle du premier, c’est que les LGBTH auraient tout intérêt à mieux se connaître, à échanger leurs connaissances et à s’entraider mais les associations qui existent sont souvent spécialisées dans un domaine bien particulier ou réservées à un certain public, autrement dit elles ne sont « pas assez généralistes » ou « pas assez ouvertes ». Le troisième constat, c’est que les médias existants (chaîne de télévision, web-télé, radios, magazines …) essayent de rester consensuels afin de ne pas déplaire à une partie de leur public. L’esprit critique n’est donc pas de mise, sauf sur certains forums de discussions qui en ont fait leur spécialité et où le niveau de discussion ne vole pas toujours très haut. Le dernier constat, c’est l’intérêt que les gens puissent à un moment se rencontrer et n’en restent pas à des relations purement virtuelles, d’où l’utilité d’un web-magazine local.
 
Pourquoi le choix du mot « Alpes » ? A qui s’adresse réellement votre web-magazine ?
Concernant le mot « Alpes », à l’origine, nous pensions utiliser le nom d’une ville, voire le nom d’un département. Comme cela nous paraissait géographiquement trop restrictif, le mot « Alpes » est devenu un excellent compromis. Si on raisonne en termes de « mot clef », « Alpes » renvoie à la « région Rhône-Alpes ». Si on pense à la « chaîne de montagne », il évoque même plusieurs pays. Du coup, il permet d’affirmer l’ancrage local de notre web-magazine sans renvoyer à une zone géographique bien précise.
 
Pourquoi ne pas avoir créé une association pour piloter le projet ?
La perspective que Alpes Lgbth United devienne un jour une association n’est pas exclue mais elle impliquerait à nos yeux de dégager beaucoup plus de temps et cette forme d’organisation pourrait générer des « lourdeurs », voir devenir « un frein ». Un des principes d’ALU, c’est que le respect des autres n’empêche ni l’esprit critique, ni l’humour et inversement. Il s’agit d’un principe assez simple qui ne nécessite pas d’écrire un règlement intérieur de plusieurs pages. Il est plus facile par ailleurs de se réunir autour d’un verre pour discuter que d’organiser une « assemblée générale » qui implique le respect de nombreuses procédures. « Association » renvoie par ailleurs à « bénévolat » et, dans l’esprit des gens,  le bénévolat est souvent « chronophage », alors que la plupart d’entre nous manquons de temps. Si ALU n'est pas une association, ce n'est pas non plus un site internet comme les autres géré par un ou deux webmasters mais un "collectif ouvert" ou chacun peut apporter la contribution qu’il souhaite : être simple lecteur, commenter les articles, en écrire un occasionnellement, créer sa propre rubrique et l’alimenter à son rythme (…). Tout lecteur est invité à participer au "projet ALU" et c’est d’ailleurs le principe fondateur d’ALU. Ce qui fait l’actualité, ce n’est pas l’actualité au sens large mais l’actualité des rédacteurs et des lecteurs et l'actualité de tout ceux qui s'impliquent déjà ailleurs (responsables de sites, auteurs de blog, responsables ou bénévoles d'associations, etc.) ALU vit à leur rythme. Chacun dans son coin sait ou fait un certain nombre de choses. Il peut donc, s’il le souhaite, le faire partager aux autres.
 
Quels sont réellement les objectifs d’ALU ?
Le tout premier objectif est de permettre à chacun de s’exprimer et donc que les idées, les centres d’intérêt des uns et des autres co-existent ou co-habitent. Un article peut être nuancé par les commentaires des lecteurs mais aussi par un autre article sur le même sujet. Concernant la « ligne éditoriale », il n’y a pas de sujet tabou a priori et tous les articles ne doivent pas nécessairement tourner autour du thème des « lgbt ». Chacun peut parler de ses passions, de ses savoirs-faire, de ses projets, qui peuvent n'avoir aucun rapport avec ses préférences sexuelles. Des centres d’intérêts ou des compétences des uns ou des autres peuvent naître de simple échanges, des relations amicales ou des projets : « projet de sortie », « projet d’association », « projet de création d’entreprise » (…).
Si ALU essaye d'oeuvrer afin que les LGBTH soient plus solidaires, il tient évidemment à montrer l'exemple. Son souhait est de s'inscrire dans la complémentarité, c'est à dire de ne pas faire ce que d'autres font déjà très bien. Pas question pour ALU de vouloir essayer de concurrencer la presse locale ou nationale, ni les annuaires, ni les forums de discussions... Nous sommes ravis au contraire qu'ils existent des médias ou des sites sérieux, créatifs, originaux ! 
 
S’il fallait résumer ALU en quelques mots ?
« Solidaire » mais non « non consensuel », « critique » et « participatif », « drôle » quand c’est possible ... Mais c’est à vous de compléter la liste ! (rires)
 
 
 
ALU tient à remercier ALU pour son aimable collaboration.
  

 

3 - "ALU par ALU" : les auto-interviews

ALU PAR ALU : l’auto-interview n°2.

 

Vous aviez déjà réalisé une auto-interview d’ALU au mois de septembre 2011, pourquoi une seconde auto-interview aujourd’hui ?

 

Parce que nous attendons toujours la proposition d’interview de TETU ou, mieux encore, celle d’HETEROCLITE ! (rires)

Plus sérieusement, parce qu’après 27 mois d’existence, il était temps de faire un premier bilan.

 

Et quel est donc ce bilan ?

 

Le tout premier constat que nous pouvons faire, c’est que « we’re are stronger together » est un principe qui se vérifie dans les faits. ALU est né des idées de deux personnes d’âges et de sexes différents, n’ayant pas la même formation, pas le même parcours, pas la même vie.

La première personne rêvait de créer un magazine culturel qui aurait été entreposé dans certains lieux. La seconde avait imaginé un « blog » ou « petit journal » écrit à plusieurs. Du mix de ces deux idées est née l’idée de créer un « webzine ».

La première personne rêvait d’un webzine "plutôt pro" (design soigné, rédacteurs se sentant capable de rédiger un véritable article, etc.). La seconde personne rêvait d’un projet ouvert permettant des « regards croisés », l’expression de sensibilités différentes.

ALU est aussi un mix de ces deux idées là.

A ce jour, les articles d’ALU ont été essentiellement rédigés par trois rédacteurs qui se connaissaient mais qui avaient tous des univers très différents. Chacun a pu faire découvrir ses talents cachés, ses passions, ses découvertes (découverte de lieux, de sites Internet, d’associations, de sujets justifiant qu’on en parle...).

D’autres personnes se sont intéressées au projet sans publier pour autant des articles. Ils ont permis notamment à ALU de relayer certaines infos.

En ce sens, on peut dire que l’idée qu’on est plus fort ensemble se vérifie.

 

En quoi le bilan est-il plus contrasté ?

 

A ce jour, ce qui reste le plus compliqué pour ALU, c’est l’individualisme, le repli de chacun sur lui-même ou sur son petit réseau, phénomène qui n’est pas propre aux LGBT, évidemment.

« Cette peur de l’autre » se constate déjà au niveau de certains responsables de sites Internet. Ceux qui vivent de leur site se méfient des sites amateurs qui pourraient leur faire perdre de l’audience, voire détourner une partie de leur marché publicitaire.

Certains sites amateurs connus reposent le plus souvent, quant à eux, sur les épaules d’une ou deux personnes et ils sont donc très vulnérables lorsqu’ils prennent de l’ampleur , leur fonctionnement exigeant de plus en plus de temps (cf. disparition du site GAYCLIC).

Ceux qui gèrent des sites plus petits craignent que celles et ceux qui s’intéressent à d’autres sites n’aient plus le temps de s’impliquer dans le leur.

En réalité, sites amateurs ou pas, ceux qui sont en situation de monopole auraient parfois besoin d’un peu de concurrence, d’autres, au contraire, auraient intérêt de jouer le jeu de la complémentarité, un peu comme le font les « réseaux sociaux ».

La difficulté pour les webmasters est d’avoir des ambitions réalistes. L’auteur d’un blog faisait remarquer, par exemple, que l’augmentation de l’audience d’un site rendait parfois difficile la modération des commentaires.

Concernant les internautes, les « réseaux sociaux » leur ont donné la possibilité de s’exprimer de différentes manières mais au niveau des « sites » (en dehors de certains, comme Peuplade, dont la finalité est de créer des liens), on leur demande de participer de façon très particulière. Ils peuvent le plus souvent « poster des commentaires », « accéder à un forum de discussions » ou faire partie d’une communauté de blogs (exemples : blogs sur YAGG ou GAYATTITUDE).

Le problème, c’est que les commentaires des internautes ont vite fait d’être noyés dans la masse. Le commentaire « intelligent » côtoie souvent le commentaire « lapidaire » ou « stupide » ou « injurieux », au point parfois, nécessairement, de décourager certains internautes.

Quant à ceux qui décident de créer un blog au sein d’une communauté de bloggeurs, il leur arrive àeux aussi, bien souvent, d’être noyés dans la masse.

C’est pour cette raison qu’ALU défend l’idée d’un webzine local susceptible de créer des échanges réels et non plus seulement virtuels. C’est pour cette raison aussi qu’ALU est un projet (et pas seulement un webzine) qui prend la forme d’un « collectif ouvert », où chacun a sa place, où chaque voix compte pour une voix.

 

Des liens à l’échelle locale se créent-ils grâce à ALU ?

 

A ce jour ces liens se développent surtout au niveau de celles et ceux qui se mobilisent déjà pour faire exister certains sites Internet, créer des évènements ou pour faire vivre une association.

ALU a pu avoir des échanges inattendus avec une romancière parisienne, un webzine algérien ou des webmasters de sites nationaux (THE LLOVE, ITSOGAY…) mais, contrairement à sa vocation, il reste finalement encore peu connu à l’échelle locale.

Cela tient surtout à un problème de temps et de communication. ALU n’a pas encore pris le temps de se faire connaître de toutes les associations, considérées pourtant comme des partenaires privilégiés.

Les cartes de visite éditées ont été peu diffusées. La page Facebook est sous-utilisée.

Enfin, nous n’avons pas encore su faire passer le message qu’il s’agit réellement d’un « projet collectif ouvert ».

ALU, tel qu’il existe n’est en réalité encore qu’un numéro 0. Notre objectif numéro un était en effet de montrer que les articles pouvaient aborder des sujets très différents et prendre diverses formes.

De ce fait, ALU peut donner l’impression d’un projet abouti, alors que ce n’est qu’une « maquette ».

 

A quel moment pourrez-vous dire que le « projet ALU » est un « projet réussi » ?

 

Le jour où participeront à ce projet des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transsexuels, des hétérosexuels, des jeunes, des vieux, le jour où se côtoieront des articles plutôt sérieux et d’autres plutôt drôles, des articles très courts ou plutôt longs, des reportages photos ou vidéos, des dessins, des poèmes, des nouvelles (…).

Faute de devenir tous(es) amis(es), peut-être pouvons-nous coexister, apprendre à mieux nous connaître et réaliser que définitivement : « we’re stronger together » ?

 

ALU tient une nouvelle fois à remercier ALU

pour son aimable participation à cette interview.

Partager cette page
Repost0